Mange, Prie, Aime d'Elizabeth Gilbert
Editions Calmann-lévy
Quand j'ai vu le titre du livre à la bibliothèque, je me suis souvenue avoir entendu parler d'un film portant le même nom avec Julia Roberts. Cela m'a donné envie de le lire et de savoir comment et pourquoi une américaine quitte tout pour se reconstruire.
Le livre suit une structure particulière que l'auteur annonce (cf voir l'extrait plus bas). Elle a construit son livre comme un japa mala, collier sacré.
Trois grosses sections suivant son cheminement personnel:
-Une halte en Italie où elle profite de l'existence, apprend l'italien, chose dont elle a toujours rêvé et devient une experte en gastronomie italienne .
-Ensuite, un arrêt en Inde dans un ashram où elle passe beaucoup de temps à méditer et se cherche, toujours en proie à de vieux démons.
-Enfin, l'Indonésie, où elle recherche l'équilibre.
Quatrième de couverture
A trente et un ans, Elizabeth Gilbert possède tout ce dont une Américaine ambitieuse peut rêver : un mari dévoué, une belle maison, une carrière prometteuse. Elle devrait nager dans le bonheur, pourtant elle est rongée par l'angoisse, le doute, l'insatisfaction...
S'ensuivent un divorce, une dépression et une liaison désastreuse qui la laissent exsangue et encore plus désemparée. Elle décide de tout plaquer pour partir seule à travers le monde. A elle de se construire la vie qu'elle s'est choisie !
En Italie, elle goûte aux délices de la dolce vita et prend les "douze kilos les plus heureux de sa vie", en Inde, ashram et rigueur ascétique l'aident à discipliner son esprit ( lever à 4 heures du matin, méditation et nettoyage des sols !) et en Indonésie, elle cherche à réconcilier son corps et son âme pour trouver l'équilibre qu'on appelle le bonheur...
Élisabeth Gilbert nous invite à un voyage vers l'inconnu joyeux et émouvant, libéré des mascarades et faux- semblants. A travers une mosaïque d'émotions et d'expériences culturelles, elle a a su conquérir le cœur de millions de lectrices qui ont aimé pleurer et rire avec elle. Et qui rêvent de changer de vie, elles aussi...
Des extraits
“Traditionnellement, le japa mala (collier de perles) est constitué de 108 perles. Dans les cercles des philosophes orientaux les plus ésotériques, on tient ce nombre - cent huit - pour le multiple de trois à trois chiffres le plus propice, le plus parfait, puisque la somme de ces chiffres s'élève à neuf, et que neuf, c'est trois fois trois. Et le chiffre trois, ainsi qu'il apparaît d'évidence à toute personne ayant étudié la Sainte-Trinité ou un simple tabouret de bar, représente l'équilibre suprême. Puisque ce livre tout entier a pour objet ma quête d'un équilibre, j'ai décidé de le structurer comme un japa mala, et de diviser mon récit en cent huit épisodes, ou perles. Ce collier de cent huit récits se divisent à son tour en trois sections, consacrées respectivement à l'Italie, l'Inde et l'Indonésie -soit les trois pays dans lesquels j'ai séjourné au cours de cette année d'introspection. Chaque partie comporte donc 36 récits - détail qui, à titre personnel, ne me laisse pas indifférente, puisque j'écris ces pages au cours de ma trente-sixième année.”
"Je ne cesse de me remémorer un des enseignements de mon guru à propos du bonheur. Elle dit que les gens, universellement, ont tendance à penser que le bonheur est un coup de chance, un état qui leur tombera peut être dessus sans crier gare, comme le beau temps? Mais le bonheur ne marche pas ainsi. Il est la conséquence d'un effort personnel. On se bat, on lutte pour le trouver, on le traque, et même parfois jusqu'au bout du monde. Chacun doit s'activer pour faire advenir les manifestations de sa grâce. Et une fois qu'on atteint cet état de bonheur, on doit le faire perdurer sans jamais céder à la négligence, on doit fournir un formidable effort et nager sans relâche dans ce bonheur, toujours plus haut, pour flotter sur ses crêtes. Sinon ce contentement s'échappera de vous, goutte à goutte."
"La Bhagavad-Gita - ce texte yogique de l' Inde ancienne - dit qu' il vaut mieux vivre imparfaitement sa propre destinée que vivre en imitant la vie de quelqu'un d'autre à la perfection. J' ai donc entrepris de vivre ma propre vie. Aussi imparfaite et maladroite qu' elle puisse paraître, elle ressemble à qui je suis aujourd'hui, entièrement"
(...) "Donc j'ai commencé à me montrer vigilante, je surveille mes pensées toute la journée, je les contrôle. Je repete ce vœu quelques sept cent fois par jour : « Les pensées malsaines ne feront plus escale dans mon esprit ».(...) Le mot « escale » m'évoquait un port, un lieu de débarquement, un asile. Je me suis représenté le port de mon esprit-un peu défraichi, peut être, un peu fatigué par les tempêtes, mais jouissant d'une belle situation ,et d'une bonne profondeur. Le port de mon esprit est une baie, le seul accès à l'île du Moi (…) Cette île a essuyé quelques guerres, c'est vrai, mais aujourd'hui, elle s'est engagée dans un processus de paix, sous l'égide d'un nouveau dirigeant (moi) qui a institué de nouvelles lois pour protéger la place. (…) Si vous pouvez vous conformer à ces nouvelles lois, mes chères pensées, alors vous êtes les bienvenues dans mon esprit. Sinon, je vous renverrai au large, vers la mer d'où vous êtes venues. C'est ma mission, à jamais.
Mon avis
Tout plaquer pour recommencer à zéro, on en rêve parfois mais les contraintes de l'existence font que cela n'est guère possible. Cela paraît même utopique sauf si l'on a de l'argent et aucune contrainte familiale ou professionnelle. L'auteur a profité de cette liberté pour faire ce grand voyage et pour nous transmettre les choses qu'elle a apprise.
Personnellement, j'ai trouvé ce livre très plaisant à livre, bien qu'il soit au départ un peu gros.. (le nombre de pages me fait toujours peur! ). On a l'impression de suivre l'auteur, de voir la vie d'une manière différente, à s'interroger sur le sens de son existence. C'est un livre apaisant, sans être ennuyeux, instructif sans être soporifique...
Un joli cadeau de Noël pour des personnes à la recherche d'un moment de lecture "zen".