En ce moment, niveau lecture, j'ai de la chance : Dans ma pile de livre « à lire », j'ai pris au hasard « Un peu de respect, je suis ta mère » (phrase de circonstance en ce moment en période scolaire avec les deux loulous à gérer!) Bonne pioche!!!
Un livre truculent, qui se dévore à condition d' être ouvert à l'humour un peu lourd, voir trash, ce qui n'empêchent pas également de jolis moments d'émotion..
J'ai passé un excellent moment en compagnie de la famille argentine Bertotti!!
« Un peu de respect, je suis ta mère » d'Hernan Casciari
Collection Piments, Editions France Loisirs
Quatrième de couverture :
"Un mari amorphe au chômage qui préfère passer sa vie devant la télé, un fils tantôt gay tantôt pas, un autre stupide et carrément voleur, une fille effeuilleuse pour arrondir ses fins de mois... sans oublier un beau père accro aux joints et vaguement pervers : voici le lot quotidien de Mirta Bertotti, 52 ans, vivant à Buenos Aires. Venant de découvrir les "bienfaits" d'internet, celle-ci tient un blog et raconte pour le meilleur et pour le rire la vie complètement chaotique de sa famille déjantée.
Comme une immersion dans un film d'Almodovar, le côté "trash" des Simpsons en plus !"
C'est donc un journal intime imaginaire d'une mère de famille argentine, Mirta.
Le mari , Zaccarias fait le dur mais sous sa carapace, il est sensible..à sa manière! Cependant il a la main leste concernant l'éducation de ses enfants..faut dire qu'il a de quoi faire!!
Ils ont trois enfants : Nacho, l'ainé est l'intellectuel de la famille, tantôt homo, tantôt hétéro, il ne sait plus trop, la prunelle des yeux de Mirta.
Caio, 15 ans, très complexé par sa petite taille , a été exclu de l'école suite à y avoir mis le feu. Il fume pétards sur pétards (son fournisseur étant son grand père himself!) et a pour ambition de devenir champion de crotting (oui, il fait ses sculptures avec ses excréments..beurk !) et enfin Sofi, 14 ans, exhibitionniste, se filmant à la webcam en petite tenue pour arrondir ses fins de mois.
On ne peut pas oublier le grand père Nonno , d'origine italienne (avec un accent traduit de façon très drôle), qui trafique du shit, fait de la batterie dans des tenues inconvenantes, et qui est un dragueur invétéré... autant dire que la maitresse de maison a beaucoup de choses à raconter dans son blog....Zaccarias ayant été licencié, ils décident de monter en famille une pizzéria .
L'auteur du roman a choisi un mode de narration rythmé puisqu'il a choisi la forme d'un blog et finalement nous décrit la société argentine au cours de ces dernières décennies...
Extraits :
P 20
4 octobre 2003
Mon fils est un abruti
J'ai retourné la maison sans pouvoir mettre la main sur une photo de Cantinflas (le chat) afin de fabriquer les affichettes à coller dans le quartier (…)
Alors Caio m' a dit ce soir : « Mamounette, je vais chercher la photo d'un chat blanc sur Google, de toute façon ils sont tous pareils, et puis je ferai les affiches... Je m'occuperai moi-même de les placer dans le quartier »J'ai fait 10 bisous à Caio et je lui ai dit qu'il était un amour. (…) En sortant du supermarché, j'ai vu les infâmes affiches placardées un peu partout.
Mon Dieu, quel abruti ce gosse! (…)
(dessin extrait du livre)
P 23
7 octobre 2003
Sofi se fait peloter
Cet après midi, j'ai enfin pu coincer Sofi toute seule dans la maison et j'en ai profité pour lui demander des comptes sur la culotte à dentelle que j'ai trouvée (je n'avais pas perdu de vue ce mystère).
Je lui dis :
- Oublie que je suis ta mère, aujourd'hui je suis ton amie. Tu couches avec un garçon pas vrai ?
Non, enfin oui, mais machin et patin couffin, et la garce fini par cracher le morceau. Elle couchait pas vraiment, mais elle avait eu des attouchements avec un certain Manija, le fils du boucher.
J'ai pris une bouffée d'air :
- Merci d'être aussi sincère, Sofi... Et maintenant, oublie une seconde que je suis ton amie, lui ai-je dit en lui filant une torgnole qui l'a collée au frigo.
C'était il y a deux heures et j'ai encore mal à la main. De qui elle tient ça, d'être une traînée ?
P 272
12 avril 2004
Le jour où on a vendu de la margherita bénite
Mercredi dernier,nous avons été confronté à un dilemme : ouvrons nous la pizzeria pour la Semaine sainte ou resterons nous tranquilles à la maison, en congés jusqu'au lundi? Nous ne sommes pas des gens très pieux, à vrai dire , et encore moins acharnés du travail. On a donc passé la journée à retourner la question dans tous les sens. Heureusement, à défaut des idées marketing de Nacho, Nonon a eu une inspiration qui a fait affluer la clientèle.
-E per qué non preparare una pizza bien catholique, apostolique et romaine? a proposé mon beau père.
On a tous pensé que c'était ma meilleure solution.
On a écarté 2,3 idées (dessiner sur les pizzas un Jésus en mozarella nous a paru un peu hérétique, surtout que Caio a proposé qu'on mette des anchois en guise de moustache et du poivron en guise de sang) jusqu'à ce qu'on trouve la solution: on remplacerait la pâte à pizza courante par de la pâte à hostie en couches superposées. Comme je le dis toujours : l'art est dans la simplicité.
Un livre que je conseille..rien de mieux pour chasser les idées noires!!!